Fayard, 2007, 717 p.

Notes bibliogr. Index

Résumé Dans un nouvel et imposant ouvrage, l'historien Gérard Noiriel retrace les différents moments de l'histoire de l'immigration vues à travers la stigmatisation de l'Autre et les idéologies qui se sont construites là-dessus : le racisme et l'antisémitisme. Il situe sa problématique à la fin du XIXe siècle lorsque l'immigration s'est constituée comme "problème" et que s'est institué le clivage entre le national et l'étranger. L'auteur en explique la genèse puis la manière dont les "fabriquants" de l'opinion publique s'en emparent. L'affaire Dreyfus est présenté comme l'élément qui va désormais de fait, faire entrer la question de l'origine dans les débats de politique française. Les stéréotypes et la discrimination s'affirment avec la prise en charge par l'État de la gestion de l'immigration, en s'accélérant à partir des années 1930 ou se pose pour la première fois dans la sphère publique le problème du racisme. Une plongée dans les dernières decénnies du siècle renvoie le lecteur aux années 1970, pèriode ou les immigrés en grande partie issus des anciennes colonies françaises vont être projetés sur le devant de la scène des débats politiques. On observera désormais conjointement une montée progressive d'une ethnicisation du discours sur l'immigration. En guise de conclusion l'auteur évoque le rapport entre l'histoire et la mémoire avec une réflexion qui l'amène à s'interroger sur la nécessité et les conditions de l'existence d'un musée tel que celui de la Cité nationale de l'histoire de l'Immigration.